dimanche 31 janvier 2016

Les Liaisons Dangereuses de Jovenel Moïse

31 janvier 2016


Les Liaisons Dangereuses de Jovenel Moïse

« Mais la nature est là qui t’invite et qui t’aime

Plonge-toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours

Quand tout change pour toi, la nature est la même

Et le même soleil se lève sur tes jours. »

Les Méditations de Lamartine.



Lodyans : Par Castro Desroches


     Lorsque les Américains sont arrivés sur la lune pour la première fois, ils ont été surpris d’y voir des…pintades. Et flottant fièrement, le drapeau noir et rouge de Papa Doc Duvalier. Mys/tère ? Loin de là ! Nous venions de battre à plate couture nos grands voisins du Nord dans la guerre des…étoiles !

      Qu’on le veuille ou non, nous sommes des…lunatiques. Entre la lune et l’électricité, notre choix est…clair comme de l’eau de roche. Flibustiers et boucaniers de nous-mêmes, nous avons infligé à ce beau pays la maladie du charbon. Nous connaissons le goût de notre bouche. Nous confondons volontiers le…caca poule avec les œufs. Notre bouche est…bonne. Pendant, cinq ans nous avons dégusté la crème de la crasse avec le…Chef Suprême. 

      Fuyant le…char de l’Etat, les…macoutes bien remplies, Michel Martelly sera bel et bien obligé de repartir bientôt vers des cieux mieux cléments dans sa soucoupe…volante. Les mauvaises langues parlent plutôt de…Pintade Airways. Peu importe. Qui va vite, arrive vite. Et comme la…nature a horreur du vide, il a voulu nous laisser son Jovenel Moïse avec ses bananes, ses citrons et ses…piments. C’est bien le cas de répéter le mot de l’immortel Jean Do : « Bon appétit, messieurs ! »

      Si Martelly a pu devenir Président, n’importe quoi peut arriver dans ce pays. Jovenel qui ? Jovenel quoi ? Jovenel Moïse n’est certainement pas un vaurien. Il est un excellent…cultivateur. Et à sa façon un Gouverneur de la…Rosée. Il apparaît de près comme un brave type qui s’est…candidement laissé…enfourailler dans des liaisons dangereuses avec la pègre. Selon, l’ancien Sénateur Dieuseul Simon Desras, c’est le trafiquant bien connu Evinx Daniel qui avait introduit Jovenel Moïse à…Michel Martelly. A l’époque, Jovenel était à la recherche…d’actionnaires pour investir dans sa compagnie agricole en gestation. Depuis deux ans, le regretté Evinx Daniel a disparu de la circulation automobile et…maritime. A l’heure qu’il est, il est probablement en train de fumer le calumet de la paix, au pays sans chapeau. Il serait intéressant de demander à Jovenel Moïse ce qui est advenu de cet…acolyte avec qui, il avait visité le Sénateur Dieuseul Simon.

     Récemment, on a vu, au grand jour, un Jovenel Moïse débordant de joie et de bonheur menant campagne dans la Grande Anse avec Guy Philippe. Promiscuité…tendancieuse ? Obstruction à la politique américaine…en Haïti ? Association de malfaiteurs ? Officiellement, M. Philippe est un fugitif international…activement recherché par la DEA. De la…Guyane jusqu’aux …Philippines. Il est candidat au…Sénat de la République d’Haïti. Cependant, la DEA, dans un grand élan de générosité, serait…très intéressée à lui accorder un…mandat de 20 ans et le privilège d’avoir sa propre…Chambre dans une geôle floridienne.

    Il était une fois…Jovenel Moïse. Du jardin de bananes au…Palais Présidentiel. Une histoire cousue de fil rose. La saga d’une présidence de…doublure comme au bon vieux temps des baïonnettes. Avec Jovenel, l’expression République Bananière prend carrément son sens littéral. Le raisonnement du candidat officiel est simple : Pour mieux produire des bananes, il me faut devenir Président !

    Etrange destin que celui de cet obscur cultivateur de Trou du Nord qui a été lancé, l’an dernier, dans l’arène politique pour jouer le rôle du parfait homme de…paille. Après avoir flirté avec les frasques du Pouvoir, va-t-il pouvoir se réajuster à sa condition de planteur ? Ce serait une grande perte pour le pays profond.

    Jovenel se portait comme un charme dans ses…champs de bananes. Malheureusement, il n’a pas su rester sourd aux…sirènes assourdissantes du cortège présidentiel. Des millions ont été détournés de la caisse publique en vue de financer sa…campagne. Président ? En veux-tu ? En voilà ! Sweet Mimi l’a contaminé avec la…maladie du Pouvoir. Lors de son dernier voyage à New York, le candidat officiel a acheté sa…lévite rose à Banana Republic pour la cérémonie d’investiture. A écouter Jovenel, ces derniers temps, on a l’impression qu’il fume, lui aussi, quelque chose de très intéressant. Candidat…inique, il voulait avoir…son élection avant la date fatidique du 7 février : le premier…Jour Gras !

   Physique…ingrat d’adolescent mal nourri. Bracelets roses. Crâne rasé au goût du jour. Absence totale…d’état d’âme. Avidité pour le pouvoir à n’importe quel prix. Un discours à l’eau de rose qui tourne à vide : le soleil, les rivières…l’amère et la politique de…l’à terre. L’aplaventrisme face à son patron Michel Martelly. Malheureusement, Pierre-Louis Opont, le crapuleux président du Conseil Electoral n’a pas eu assez de…graines pour fouiller le second trou ! A défaut de pouvoir devenir Président, Jovenel Moïse a fait une bonne…récolte de caricatures.

    Michel Martelly a toutes les raisons du monde pour vouloir conserver le pouvoir à travers Jovenel Moïse. Tout autre gouvernement risque de lui être fatal. Le Chef de l’Etat (mais dans quel état ?) a trop volé pour espérer pouvoir atterrir sur ses deux pieds en dehors du Pénitencier National. Dans un dernier élan…nationaliste et…chauviniste, il ne vole maintenant que des…gourdes haïtiennes.

    Le crime était presque parfait. Dans la matinée du 7 février, Sweet Mimi se proposait de passer l’écharpe présidentielle à Jovenel Moïse. Dans…l’après-mimi, il serait en mini-jupe sur son char en train d’insulter Liliane Pierre-Paul, la Directrice de Radio Kiskeya. Quelle plus belle manière d’entamer sa retraite politique ? Ce plan cynique a échoué piteusement au cours de la journée historique du 22 janvier.

    Partira, partira pas ? Intoxiqué par ses propres excès, Michel Martelly ne semble pas très pressé de prendre la…poudre d’escampette. Que faire de cette luxueuse résidence…balnéaire qui a coûté des millions ? Que faire de ce nouvel immeuble Pétion-Villois de Baby Micky : Olivier Martelly ? Que faire enfin de tout ce fric ? Comment justifier cette soudaine fortune après la faillite financière en Floride ? Les Martelly vont laisser derrière eux un bilan vraiment…accablant.

    En fin de…conte, il serait…injuste de reprocher quoi que ce soit à Sweet Mimi. On dira ce qu’on dira : il est resté à la hauteur de sa…réputation !

Castro Desroches
Cdesroches2000@aol.com


Les présidents Martelly, Privert et Chancy proposent un calendrier de sortie de crise


Le calendrier de sortie de crise à l’étude actuellement à la Chambre des députés propose des réalisations allant du 29 janvier au 8 février 2016. A l’issue d’une rencontre jeudi, le président Michel Martelly et les présidents des deux branches du Parlement, Jocelerme Privert et Cholzer Chancy se sont entendus à poser des actions devant conduire au départ du chef de l’Etat le 7 février 2016.

Les présidents Martelly et Privert
Selon les grands points de ce calendrier de sortie de crise, le samedi 30 janvier, le Premier ministre Evans Paul devait remettre la démission du gouvernement au président Michel Martelly en vue de faciliter la formation d’un gouvernement de consensus chargé d’assurer la transition. Après quoi débuteront les concertations pour la formation du nouveau gouvernement.

Le 1er février est réservé à la recherche de consensus autour d’un Premier ministre et la formation d’un Conseil électoral provisoire. Dans le même temps, une liste de trois personnalités est acheminée au Parlement parmi lesquelles sortira le Premier ministre de consensus et les secteurs concernés sont contactés pour désigner des représentants au CEP.

Toujours selon le calendrier de sortie de crise, le mardi 2 février devra se tenir l’Assemblée nationale qui consacrera l’ouverture de la 50e législature. Du même coup, le nouveau Premier ministre est désigné officiellement et ses dossiers sont envoyés au Parlement pour étude avant ratification. Le jour suivant, soit le mercredi 3 février, les deux chambres valident le choix du Premier ministre…Le 4 février, le nouveau gouvernement est installé et les membres du nouveau CEP prêtent serment.

Le dimanche 7 février, le jour J, l’Assemblée nationale constate le vide présidentiel et le Premier ministre de consensus prend en charge les affaires de l’Etat. Enfin, du 8 février à l’investiture d’un nouveau chef d’Etat, le Conseil des ministres gère les affaires du pays pendant la durée de la vacance présidentielle.

Depuis l'annonce de l'annulation des élections du 24 janvier, une ombre plane sur l'avenir du pouvoir exécutif. Le spectre d'un vide présidentiel hante toutes les forces politiques du pays. « L'exécutif et le Parlement, en tant que co-dépositaires de la souveraineté nationale, ont la responsabilité d'empêcher au pays de sombrer dans le chaos », a déclaré le président du Sénat, le sénateur Jocelerme Privert, intervenant samedi après-midi sur les ondes de la Radio Magik 9 à l’émission ‘’Sak pase’’.

Le calendrier de sortie de crise est bâti autour du choix d'un Premier ministre de consensus, fruit des consultations du Président Martelly avec les forces politiques du pays, incluant celles qui ne sont pas représentées au Parlement. « Il faut impliquer tous les acteurs et courants politiques présents au Parlement ainsi que tous les secteurs de la vie nationale dans la recherche d'une solution consensuelle à la crise », a indiqué le sénateur des Nippes.

Selon le président du Sénat, ce calendrier prévoit, à des dates précises, le choix d'un Premier ministre après les consultations indispensables, la tenue de l'Assemblée nationale, la ratification par le parlement du Premier ministre désigné, la nomination et l’installation du Premier ministre de consensus qui aura la totalité des fonctions de l'exécutif. « Ce gouvernement aura pour responsabilité de favoriser la stabilité et créer un climat propice à la poursuite du processus électoral, avec pour but ultime de doter le pays d'un nouveau président légitime, élu démocratiquement », a expliqué Jocelerme Privert.

Pour avoir rencontré le président Martelly plusieurs fois sur la crise, Jocelerme Privert est en mesure d’affirmer que le chef de l’Etat est pleinement disposé à partir le 7 février, date correspondant à la fin de son quinquennat. Sa seule préoccupation à présent, a souligné le parlementaire, est de mettre en place un mécanisme pouvant faciliter la passation de pouvoir à un Premier ministre qui bénéficie de la légitimité parlementaire et qui peut dégager un large consensus au près des différents secteurs de la vie nationale.

« C'est une exigence ! Pas question de nommer un Premier ministre avant qu'il ait été validé par les deux chambres », a exigé le président du Sénat pour le déconseiller toute velléité de nommer un Premier ministre qui ne soit pas un rassembleur, fruit d'un large consensus.

Au jour 1 du démarrage du calendrier, le sénateur Jocelerme Privert a affirmé que le président ne lui a pas encore communiqué l'état d'avancement des consultations. Il a indiqué, par ailleurs, qu'aucun accord n'est encore scellé entre les deux pouvoirs d'état - l'exécutif et le parlement - sur l'après Martelly. Cet accord, a-t-il précisé, fera suite à l'exécution du calendrier d'action élaboré pour éviter au pays un dysfonctionnement du pouvoir exécutif à la fin du règne de Michel Martelly.

Le Nouvelliste a appris qu’une commission ayant à sa tête le député Jerry Tardieu, chef de la minorité à la Chambre des députés, travaille actuellement sur le calendrier de sortie de crise.


Robenson Geffrard et Ricardo Lambert
Source Le Nouvelliste

jeudi 28 janvier 2016

10 choses à savoir sur la nouvelle ministre Dominique Anglade

Dominique Anglade

Dominique Anglade

La nouvelle ministre de l’Économie, Dominique Anglade, détient une importante expérience dans le milieu des affaires. Elle possède la réputation d’être ambitieuse, dynamique et surdouée, ayant réussi à faire sa place parmi les grandes entreprises de ce monde.
  1. Avant de devenir députée du comté de Saint-Henri-Sainte-Anne, en novembre dernier, Dominique Anglade était présidente-directrice générale de Montréal International, un poste qu’elle occupait depuis deux ans. Lors de sa nomination, elle n’avait pas caché son ambition pour attirer des investissements dépassant 1 milliard $ au Québec.
  2. Auparavant, Dominique Anglade avait travaillé pendant sept ans, de 2005 à 2012, chez McKinsey, une firme canadienne de consultants en gestion des affaires active dans les villes de Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver. Elle y a, notamment, œuvré au redressement d’entreprises en difficultés.
  3. La nouvelle ministre, âgée de 41 ans, est mère de trois enfants.
  4. Elle a amorcé sa carrière à l’âge de 22 ans chez la multinationale Procter & Gamble et Nortel où elle a été rapidement promue chef d’un département d’opérations, dirigeant plus d’une centaine d’employés.
  5. De 2000 à 2004, elle a travaillé chez Nortel Networks où elle s’est occupée de la gestion stratégique de la chaîne d’approvisionnement et des prévisions globales de marché. Par la suite, Dominique Anglade est devenue la directrice des affaires externes et gouvernementales.
  6. Mme Anglade détient un MBA de HEC Montréal et un baccalauréat en génie industriel de l'École polytechnique de Montréal.
  7. Elle a siégé au conseil d’administration de plus d’une quinzaine d’organisations, dont Centraide et la Fondation de l’Hôpital Sainte-Justine. Mme Anglade est aussi la cofondatrice de la fondation KANPE, qui accompagne les familles haïtiennes vers l’autonomie financière.
  8. Elle est la fille d’un des fondateurs de l’UQAM, Georges Anglade, un homme politique, écrivain et géographe d’origine haïtienne.
  9. Sa mère, Mireille Neptune, était diplomate, auteure et professeure de français.
  10. Tous deux sont décédés lors du tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince, en Haïti, le 12 janvier 2010.

Simon Dieuseul Desras: Propone gobierno de tres meses con el presidente de la Corte Suprema al frente

“Haití debe organizar sus relaciones con la República Dominicana en un marco de respeto mutuo, pero también el aumentar nuestra cuota de responsabilidad. .. República Dominicana se debe considerar como nuestro primer aliado. Necesitamos su cooperación”




Foto: Simon Dieuseul Desras

Entrevista al político haitiano Simon Dieuseul Desras, quien hasta el 2015 fue presidente del Senado. Acento.com.do lo contactó por vía electrónica y le formuló un cuestionario que el señor Dieuseul aceptó responder. En su contenido se encuentra la propuesta de que se cree un gobierno provisional, encabezado por el presidente de la Corte Suprema de Justicia, y que sea designado un primer ministro que se encargue de organizar las elecciones con un órgano independiente.

Simon Dieuseul Desras, nació el 18 de diciembre 1967 en Saut d’Eau, en el distrito de Mirebalais, Haití, es un exsenador de la República de Haití, abogado y gerente.

Fue presidente del Senado de 2012 a 2015 y candidato a la elección presidencial de 2015. Es el líder del partido “Plateforme des Associations pour la Liberté des Masses et l’Intégration Sociale” (Plataforma por la Libertad de Asociación y de Integración Social”; el acrónimo es: PSLMIS).

¿Cuál es su visión en el corto y mediano plazo en lo que concierne a la relación entre Haití y República Dominicana?

En el corto plazo, creo que nosotros, los haitianos y los dominicanos, tenemos que entendernos mejor. Hay un mar de incomprensión que nos separa. El legado de una historia de conflictos mantenido por agentes con otros intereses.



Simon Dieuseul Devras, ex presidente del Senado de Haití

Comprendo que República Dominicana se sienta decepcionada por la falta de comunicación clara por parte de algunos interlocutores haitianos con cierto nivel de tergiversación. Habría que consolidar la relación mediante un proyecto a largo plazo. Por lo tanto, habrá que hacer un esfuerzo para garantizar la confianza y la amistad. La política actual nuestra en Haití se hace día a día, y con urgencia por nuestro gobierno, por lo que está llena de tensiones y es pobre en realizaciones. Existe un déficit de credibilidad en alguna parte.

Desde la crisis de Balaguer-Peña Gómez, República Dominicana, su élite política y económica actuando en concierto, trascendió los intereses individuales a favor de los nacionales. Y desde entonces, la República Dominicana, me parece, acepta el consenso y toma buenas decisiones. Eso es lo que espero fervientemente para Haití hoy.

Considero la isla como un pájaro con dos alas separadas, sin embargo, la configuración geográfica nos condena a vivir juntos. Creo que la República Dominicana sufre las repercusiones de lo que está sucediendo en Haití. Cuando Haití tiene gripe, República Dominicana tose.

Haití debe organizar sus relaciones con la República Dominicana en un marco de respeto mutuo, pero también el aumentar nuestra cuota de responsabilidad. Con respecto a los negocios, está claro que un acuerdo en que ganan ambos puede y debe tener éxito. República Dominicana se debe considerar como nuestro primer aliado. Necesitamos su cooperación.

En cuanto a las dificultades de las personas de origen haitiano, el acuerdo debe ser alcanzado teniendo en cuenta que los dos países tienen la misma responsabilidad, de eliminar las consecuencias adversas derivadas de la mala gestión de los gobiernos anteriores. El reto de nuestra generación es hacerlo mejor y yo quiero hacerlo. Yo trabajo en esto a título personal y como un político comprometido.

¿Qué piensa usted de reciente propuesta para salir de la crisis del grupo de oposición G8 del 24 de enero 2016?

El gobierno de Martelly casi ha desaparecido. El 7 de febrero, se termina. Sin embargo, nos deja una situación caótica como heredad y a un candidato: Jovenel Moisés, que se parece a un niño mimado. El G-8 propone un sistema de gobierno de transición que esquiva la participación del Parlamento. Así que el G8 está inmerso en una posición estrictamente legalista que preserve la dignidad del pueblo haitiano actualmente en un estado de pérdida generalizada de confianza. Esto es muy recomendable y constituye un paso en la dirección correcta, sin embargo, por mi parte, creo que la propuesta debe ser necesariamente la de todos los actores involucrados, reunidos en un modo de solidaridad. Añado que noventa días (90) días son suficientes para reanudar y completar el proceso electoral. Hago hincapié en que sería bueno también tener en cuenta varios puntos de la propuesta hecha por el constitucionalista JC Roy.

¿Cuál sería su propuesta para resolver la crisis política?

Para preservar la libre determinación democrática de una población afectada por la nostalgia de “presidencialismo”: la devoción exclusiva y partidista a un hombre, el presidente, yo digo que deberíamos considerar absolutamente el parlamento, sus miembros legítimos, sus opiniones y decisiones. Se requerirá diligencia. Cuando falla el Ejecutivo, es el turno del Parlamento para expresarse. El Parlamento tiene que acudir al rescate de la democracia. Debe comenzar el proceso, para recuperar la confianza, para llevar a cabo el diálogo con el fin de lograr las elecciones. Otro factor que no debe pasar por alto tampoco es la importancia del poder judicial que recientemente se embarcó en una fuerte campaña contra la corrupción.

Después de todo, el G8 es una fuerza de la oposición política. Esencial, es cierto, sin embargo, no es una rama del Estado haitiano como lo son el poder judicial y el poder legislativo. Esto dicho, sin querer quitarle al G8 su actitud heroica hacia el pueblo haitiano, su posición inequívoca, propongo una dirección conjunta de los principales partidos que adopte una propuesta conjunta.

Mientras tanto, aquí está la propuesta de mi partido de la cual le entrego un extracto:

“Considerando que la segunda vuelta electoral del 9 de agosto y 25 de octubre 2015 se reconocen fraudulenta.

Considerando que los miembros del actual Consejo Electoral (CEP) acusados de parcialidad e incompetencia son incapaces de defenderse de las pruebas presentadas, está claro que la CEP ya no puede continuar con el proceso electoral.

Con el fin de salvaguardar el resto del proceso electoral, restaurar la sinceridad de los votos y la confianza de la población, para hacer justicia a las víctimas de la institución electoral…

Para salvar al país de la amenaza de los saqueos y el desorden generalizado, sería deseable ofrecer a las bases populares de las organizaciones de la sociedad civil, el grupo de candidatos en cuestión: la lucha democrática, Fanmi Lavalas, la democracia misma, el espacio de Resistencia Patriótica, G8, G30 y las Iglesias, la sociedad civil y los aliados (lista no exhaustiva): el establecimiento de un Consejo provisional de Gobierno en la forma de un triunvirato, cuya composición:





Simon Dieuseul Desras

El Presidente de la Corte Suprema: podría hacerse una propuesta a Jules Cantave.

Un senador: una propuesta sería enviada a Francois Anick José.

Un constitucionalista, veterano de la política en Haití: una propuesta se le dirigiría eventualmente a la señora Mirlande Manigat.

Un primer ministro. En este puesto, me atrevo a proponer que me nominaran. Mi experiencia en el sector del comercio y mis capacidades de gestión podrían ser una contribución.

En esta posición, el objetivo del P.M. es tomar todas las medidas para completar el proceso de elecciones en un plazo de noventa (90) días. El Primer Ministro también emprendería negociaciones para la formación de un nuevo gabinete (restringido) de un consenso dentro de las 72 horas. Las personalidades, llegadas de la oposición como el G8, el G30, la resistencia patriótica, el grupo de candidatos para la lucha democrática, la democracia ipso, Fanmi Lavalas el PHTK, la ANMH, la sociedad civil, serían invitados a participar en el Gobierno.

De hecho, se trata de un organismo gubernamental temporal que establecería un programa detallado, seguirá un calendario bien definido. Esto le ayudará a instalar a electos legítimos al frente de los asuntos nacionales en un corto período de tiempo no superior a los noventa (90) días. Por otra parte, su función sería:

– Liquidar los asuntos actuales.


– Nombrar un Nuevo Consejo Electoral.

– Nombrar una Comisión Electoral Independiente de Investigación.

– Aplicar y hacer cumplir las recomendaciones de la Comisión de Evaluación, teniendo en cuenta la reciente propuesta del G-8.

¿Tiene algún partido político de su elección? De ser así ¿por qué?

Mi partido, por supuesto, es con el que estoy a favor. Esta es la “Plataforma por la Libertad de Asociaciones de Misas e Integración Social”, cuya sigla es (PALMIS). Contiene mi visión de progreso socioeconómico para todos aquellos que no tienen acceso a los privilegios un estado avanzado a sus ciudadanos. Confío en la voluntad de mis ciudadanos de clase media que luchan por salir de sus difíciles condiciones de vida. Sobre las masas más desfavorecidas, me estoy inclinando a su prioridad, quiero ofrecer un marco de referencia para ellos. Que Haití puede llegar a sufragar sus propios gastos y mantener el rumbo para hacer avanzar en el país. Yo estoy en el centro. En cuanto a los otros partidos, lamento decir que sufren de ciertos déficits. Esto es lo que me llevó a crear mi propia organización política. Lamento que el proyecto de país no esté en el centro de sus debates nunca. Que primen los intereses individuales y mezquinos, entre ellos. También hay una falta de convicciones sobre ciertos principios morales. Por último, carecen de la promoción para asegurar el surgimiento de nuevos líderes capaces de renovar la función política.

¿Qué va a pasar en Haití?




Ex presidente del senado Haitiano

¡Vamos a ver qué sucede allí en el primer lugar! Aquí cito John F. Kennedy: “Los que impiden la revolución pacífica hacen inevitable la revolución más violenta”. Así que un presidente (el de Haití), de hecho, no solo hace lo que tienen en la cabeza, que sus milicias amenacen con violencia a los manifestantes en la calle gritan contra el fraude, esto no es más que abuso de poder. “La violencia en Haití es el último recurso, una expresión de frustración, pero la violencia no resuelve nada, sino todo lo contrario”, leí en Twitter. Pero yo diría: “En Haití, hace falta conquistar la paz en todos sus aspectos y en todos los sectores”. Ahora que tenemos que encontrar la paz, este inmenso esfuerzo se alimenta de una visión particular para llegar a esto que implica ir más allá de los códigos prescritos que exigen las instituciones internacionales; Haití no debe depender de ello.

En resumen, las elecciones se llevarán a cabo en calma siempre que los diferentes actores se unan privilegiando el bien común. Espero que esto se haga en el menor tiempo posible porque todos queremos seguir adelante. Nada nos podrá detener una vez que se de este primer paso. En concreto se trata de un sistema de gestión temporal de corto plazo.

Al mismo tiempo, la crisis exige un acuerdo general entre los líderes de los partidos y figuras clave del país en los sectores financiero, religioso y cultural. Una cosa es cierta: no hay nada más valioso para los ciudadanos haitianos que su voto obtenido en la lucha contra la dictadura en 1987. Entonces van a ir a votar en masa.

Entrevista original en francés


VERSION ORIGINALE EN FRANCAIS


Haiti 25 de Janvier 2016


INTERVIEW ACENTO.COM.DO
SIMON DIEUSEUL DESRAS


Simon Dieuseul Desras, né le 18 décembre 1967 à Saut-d’Eau dans l’arrondissement de Mirebalais, Haiti, est un ex. sénateur de la république d´Haiti, avocat et gestionnaire haïtien.
Il fut président du Sénat de 2012 à 2015 et candidat à l’élection présidentielle de 2015. Il est le Chef de parti: “Plateforme des Associations pour la Liberté des Masses et l’Intégration Sociale”, dont le sigle est PALMIS.

QUELLE EST VOTRE VISION A COURT ET MOYEN TERME EN CE QUI CONCERNE LA RELATION HAITI ET LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE?

A court terme je pense que nous-autres haitiens et les dominicains, nous avons besoin de mieux nous comprendre. Il y a une mer de non-compréhension qui nous sépare. Héritage d’un passé conflictuel entretenu par des agents aux interêts divers.

Je peux comprendre que la République Dominicaine soit déçue par l’absence de communication limpide de la part de certains interlocuteurs d’Haiti en mal de tergiversations. Il faudrait consolider la relation par le biais d’un projet à long terme. Alors, il faudra faire un effort visant a assurer confiance et amitié. La politique actuelle chez nous en Haiti est faite au jour le jour et dans l’urgence par notre gouvernement, de sorte qu’elle est riche de crispations et pauvre en réalisation . Il y existe un déficit de crédibilité en quelque part.

Depuis la crise Balaguer-Gomez, la République Dominicaine, -son élite politique et économique agissant de concert- a transcendé les intérêts individuels et favorisé les nationaux. Et depuis, la République Dominicaine me semble-t-il est devenu un pays de consensus, et de bonnes décision; ce que je souhaite ardemment pour Haïti aujourd’hui.

Je considère l’ile comme un oiseau à deux ailes distinctes toutefois la configuration géographique nous condamne a vivre ensemble. Je crois que la République Dominicaine subit tout contrecoup de ce qui se passe en Haití. Quand Haïti est grippé , la République Dominicaine tousse.

Haïti se doit organiser sa relation avec la République Dominicaine dans un cadre de respect mutuel mais aussi de responsabilité accrue de notre part.

En ce qui a trait aux affaires, il est clair qu’un accord -gagnant gagnant- peut et doit aboutir. La République Dominicaine devrait être considéré comme notre premier allié. Nous avons besoin de sa collaboration.

Quand aux difficultés des personnes d’origine haïtienne, un accord devrait être trouvé compte tenu de ce que les deux pays ont une égale responsabilité, celle d´écarter les conséquences néfastes découlant de la mauvaise gestion des gouvernements passés. A notre génération de faire mieux et je le souhaite. J’y travaille à titre personnel et comme politique engagé.


QUE PENSEZ-VOUS SIMON DIEUSEUL DÉSRAS DE LA RÉCENTE PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DU PARTI D´OPPOSITION G8 EN DATE DU 24 JANVIER 2016?

Le gouvernement Martelly est pour ainsi dire parti puisque le 7 février, il prend fin. Pourtant il nous laisse une situation chaotique en héritage et en un candidat: Jovnel Moise qui ressemble en tout point à un enfant gâté. Le G8 propose un système de gouvernement de transition qui esquive la participation du parlement. De sorte que le G8 s´évertu à observer une position strictement légaliste qui préserve la dignité du peuple haitien actuellement en état de perte de confiance généralisée. Ceci est extrêmement louable et constitue un pas en avant dans la bonne direction, toutefois, pour ma part, je pense qu’une proposition doit être nécessairement celle de tous les acteurs impliqués, réunis en mode solidaire. J’ajoute que quatre vingt dix jours (90) jours sont suffisant pour reprendre et achever le processus électoral. Je souligne qu’iL serait bon également de tenir compte de plusieurs points de la proposition faite par le constitutionaliste J. C. Roy.

QUELLE SERAIT VOTRE PROPOSITION POUR SOLUTIONNER LA CRISE POLITIQUE?

Afin de préserver l’autodétermination démocratique d’une population affectée par la nostalgie de la “présidentialisme”: la dévotion exclusive et partisane à un homme, le président, je dis qu’il faille absolument tenir compte du parlement, de ses membres légitimes, de son point de vue et de ses décisions. Il faudra faire diligence. Quand l´exécutif faillit, c’est au tour du parlement de s´exprimer. Le parlement se doit de venir à la rescousse de la démocratie. Il doit entamer le processus, récupérer la confiance, entreprendre le dialogue afin d´aboutir au vote. Un autre facteur à ne pas négliger non plus, c´est l’importance du judiciaire qui récemment s’est engagé dans une forte campagne anti-corruption.

Apres tout, le G8 n´est qu´une force de l’opposition politique. Essentielle, il est vrai, toutefois il est constitué de partis et n’est pas une branche de l’état haitien tel que le sont le judiciaire et le législatif. Ceci, dit sans vouloir quitter au G8 son attitude héroïque envers le peuple haitien, sa position sans équivoque, Je propose un directoire commun des grands partis qui adpopterait une proposition commune.

Entre Temps, voici la proposition de mon parti dont je vous donne ici un extrait:

“Attendu que les étapes électorales des 9 Aout et 25 Octobre 2015 sont reconnues frauduleuses. Attendu que les membres du Conseil Électoral actuel le CEP accusés de partialité et d´incompétence sont incapable de se défendre des preuves avancées, il est clair que le CEP n’est plus en mesure de poursuivre le processus électoral. Afin de sauvegarder la suite du processus électoral, rétablir la sincérité du vote et la confiance de la population, pour rendre justice à ceux qui sont victimes de l’institution électorale… Pour épargner au pays la menace du pillage et désordre généralisé, il serait souhaitable que les bases populaires proposent aux organisations de la société civile, au collectifs des candidats concernés: la lutte démocratique, Fanmi Lavalas, ipso démocratie, l’espace de résistance patriotique, G8, G30 et églises, société civiles et alliés (liste non exhaustive): la Mise en place d’un Conseil Provisoire du Gouvernement sous forme d´un triumvirat dont la composition :

Le Président de la Cour de Cassation: une proposition pourrait être adressée à Jules Cantave

Un Sénateur: une proposition serait adressée à Francois Anick Joseph.

Une constitutionaliste, vétéran de la politique en Haití: une proposition serait éventuellement adressée à Madame Mirlande Manigat.

Un Premier Ministre. A ce poste, j´ose proposer ma candidature. Mon expérience dans le secteur de la négociation et mes capacités de gestionnaire seraient mise à contribution: .

A ce poste l’objectif consisterait à prendre toutes les mesures pour finaliser le processus électoral dans un délai de quatre-vingt-dix (90) jours ouvrables. Le Premier Ministre entreprendrait également des négociations pour la formation d’un nouveau cabinet ministériel (restreint) à partir d’un consensus et dans un délai de 72 heures. De personnalités, venant de l´opposition comme le G8, le G30, la résistance patriotique, le collectif des candidats pour la lutte démocratique, ipso démocratie, Fanmi Lavalas, le PHTK, l´ANMH, la société civile, seraient invités à participer au gouvernement.

Au fait il s’agit d’un organisme gouvernemental temporaire qui établirait un programme détaillé, suivra un calendrier bien déterminé. Ceci permettra d´installer des élus légitimes au timon des affaires nationales dans un court délai ne dépassant pas quatre -vingt-dix 90 jours. De plus, sa fonction serait de:

– Liquider les affaires courantes.
– Nommer un Nouveau Conseil Électoral.
– Nommer une Commission d’Enquête Électorale Indépendante.
– Implémenter et appliquer les recommandations de la commission d’évaluation en tenant compte de la récente proposition du G8.
AVEZ-VOUS UN PARTI POLITIQUE DE VOTRE CHOIX ET POURQUOI?

Mon parti bien entendu est celui que je favorise. C’est la “Plateforme des Associations pour la Liberté des Masses et de l’Intégration Sociale” dont le sigle est (PALMIS). Elle contient ma vision de progrès socio-économique pour tous ceux qui n’ont pas accès aux privilèges que confert un état avancé à ses citoyens. J’ai confiance en la volonté de mes concitoyens de classe moyenne de lutter pour sortir de leur difficiles conditions de vie. Sur les masses les plus défavorisées, je me penche en priorité, Je veux procurer un cadre de référence à ceux-ci. Qu´ Haití puisse arriver à suffire à ses dépenses et maintenir le cap pour faire avancer le pays. Je me place au centre. Quant aux autres partis, je regrette de constater qu´y a pas mal de déficits chez eux. C’est ce qui m’a poussé a créer ma propre organisation politique. Je déplore que le projet pays chez eux ne soit Jamais au centre des débats. Que les intérêts individuels et mesquins, des uns et des autres, priment. Il y a également un manque de convictions envers certains principes moraux. Finalement la promotion en vue d’assurer l’émergence de nouveaux leaders aptes à renouveler la fonction politique, fait défaut.

QUE VA-T-IL SE PASSER EN HAITÍ?

Voyons ce qui s’y passe en premier lieu! je ici cite John F. Kennedy: “Ceux qui empêchent la rèvolution paisible rendront inèvitable la rèvolution la plus violente”. Alors, qu’un président (Haitien) n’en fait qu’a sa tête et que sa milice menace de violence les manifestants de la rue qui crient à la fraude, ceci n´est qu´ un abus de pouvoir. “La violence en Haïti est l’ultime recours, une expression des frustrations mais la violence ne resoud rien, bien au contraire” ai-je lu sur twitter. Moi je dirais: “En Haití, il s´agit de conquérir la paix sous tous ses aspects et dans tous les secteurs!”. Maintenant, que nous devons trouver la paix, cet effort immense se nourrit d’une vision particulière pour arriver à parvenir en deça des prescrits codés et exigeants des institutions internationales; ne pas en dépendre. En résumé Les élections auront lieu dans le calme pourvu que les différents acteurs se mettent ensemble privillégiant le bien commun. Je souhaite que ceci se fasse dans le plus court délai car je voudrais tourner la page. Rien ne saurait nous arrêter une fois cette étape mise en place. Concrètement c’est un système de gestion temporaire de courte durée. Simultanément, la crise commande une entente globale entre les chefs des partis et les personnages clefs du pays dans le secteurs financiers, religieux, culturel. Un fait est certain: rien n’est plus précieux pour le citoyen haitien que son droit de vote obtenu dans la lutte contre la dictature en 1987. Alors il ira voter en masse.
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ORIGINAL ENGLISH VERSION

Haiti 25 January 2016

INTERVIEW ACENTO.COM.DO
SIMON Dieuseul Desras

Simon DieuSeul Deras, was born on December 18, 1967 at Saut-d´eau, district of Mirebalais, Haiti. He is a an ex. senator of the 49th legislature, lawyer as well as negociator.
He was president of the haitian Senate from 2012 to 2015 and presidential candidate at recently held election of 2015. Party Leader of his own party PALMIS, the “Platform for Freedom of Associations of Masses & Social Integration”, he is politically active on the ground.

WHAT IS YOUR VISION, IN SHORT, MEDIUM TERM, REGARDING HAITI AND THE DOMINICAN REPUBLIC RELATIONSHIP?

In the short term, I think Haitians and Dominicans need to better their understand of each other. There is a sea of mis-understanding that separates us. A legacy based on history of conflicts maintained by agents with other interests in mind.

I can understand that the Dominican Republic is disappointed by the lack of clear communication on the part of some Haitian interlocutors on some sort of procrastinating level… It would be necessary to consolidate the relations through a long-term project; this may allow constructive effort taking place towards bilateral trust and friendship. The current policy of haitian government is decided ​​on a day to day and urgency mode, so it emits high tensions but runs poor achievement. There is a credibility gap somewhere.

Since the Balaguer-Gomez crisis, the Dominican Republic, -his political and economic elite acting in concert- transcends individual interests and favos national´s. And since then, the Dominican Republic, it seems to me, accepts consensus, and makes good decisions. I hope the same for Haiti.

I consider the island as a bird with two distinct wings; however, the geographical configuration condemns us to live together. I think the Dominican Republic suffers the repercussions of what is happening in Haití. When Haiti has the flue, the Dominican Republic coughs.

Haiti must organize its relationship with the Dominican Republic within a framework of mutual respect but also increased responsibility from Haiti.

With respect to business, it is clear that a win-win agreement can and must succeed. The Dominican Republic should be considered our first ally. We need its cooperation.

As for the difficulties of people of Haitian origin, agreement should be reached considering that the two countries have an equal responsibility in wiping out the adverse consequences arising from the mismanagement of past governments. It is our generation´´ challenge to do better and I am a concerned element. I work personally on this point in my name and as a committed politician.

WHAT DO YOU THINK OF THE OPPOSITION GROUP OF PARTIES: THE G8, RECENT PROPOSAL DATED JANUARY 24, 2016?

The government Martelly is virtually gone. On February 7, it comes to an end. Yet , Martellly leaves us a chaotic situation an a candidate: Jovnel Moses, HIS spoiled child. The G8 proposes a -transitional government system- which dodges the participation of parliament. So the G8 is actually immersed into a strictly legalistic position preserves the dignity of the Haitian people in a state of loss of trust. This is extremely commendable, I am talking about the G8 proposal. It is a step in the right direction; however, I believe that a proposal must necessarily be -that of all actors involved-, meeting in a solidarity mode. I will add that ninety days (90) days are enough to resume and complete the electoral process. I stress that it would be good to also to consider several points of the proposal made ​​by the constitutionalist JC Roy.

WHAT WOULD BE YOUR PROPOSAL IN ORDER TO SOLVE THE CRISIS?

To preserve democratic self-determination of a population under the nostalgia of “presidentialism” that I may describe as an extreme devotion to a president; I would say we should absolutely take into account the Parliament, its legitimate members, their point of views and decisions. All with due diligence. When the Executive fails, it is the turn of Parliament to express itself. The parliament needs to come to the rescue of democracy. It must begin the recovery of trust, start dialogue,in order to achieve the election. Not to be overlooked either, is the importance of the judiciary, which recently embarked on a strong anti-corruption campaign.

After all, the G8 is a force made of political opposition. Essential as it may be, it is not a branch of the Haitian state as the judiciary and the legislature. Having said this, and, -without prejudice to the G8, his heroic attitude adopting an unequivocal position in favour of the population-, I propose a joint directoire of all the major parties to bring up a good but sensible, proposal.

Meanwhile, there is a proposal from my party of which I shall remit an excerpt to you:

Excerpt: “Whereas electoral run-off of 9 August and 25 October 2015 are recognized fraudulent. Whereas the members of the current electoral council CEP are accused of bias, fraud; incapable to defend itself for evidences are patent; it is clear that the CEP may no longer be part of the electoral process. In order to secure the final run-off, restore the sincerity of the vote and the inspire confidence of the people, to do justice to those victims of the electoral institution … it is recommended to spare the country of widespread looting and disorder, so it would be desirable decison be taken from a wide sector of the population including -the popular bases of civil society organizations-, -the group of concerned candidates-: Lutte Démocratique Fanmi Lavalas, ipso democracy, Patriotic Resistance, G8, G30, churches, civil society, judiciary and allies, ( list non exhaustive) to establish a Provisional Council of Government in the form of a triumvirate of which participacion is as follows: Supreme Court: a proposal could be to made ​​to Jules Cantave . A Senator: a proposal would be sent to Francois Anick Joseph. A constitutionalist, veteran of politics: a proposal would eventually be addressed to Mrs. Mirlande Manigat.

A Prime Minister as well. For this post, I would postulate. My experience in politics and management skills could be put to good use.

The objective of the p.m. would consist of measures to complete the election process within a period of ninety (90) days . The Prime Minister would also undertake negotiations for the formation of a new cabinet (restricted) from a consensus and within 72 hours. Personalities, coming from the opposition as well as the G8, the G30, the patriotic resistance, the group of candidates for the democratic struggle, ipso democracy, Fanmi Lavalas PHTK, ANMH, civil society, be would invited to participate in government.

In fact it is a temporary governmental body that would establish a detailed program will follow a definite timetable. This will help legitimate elected president and governmental fonctionnaires incharge of national affairs in a very short period not exceeding ninety (90 days). Moreover, its function would be to:

– Liquidate current affairs
– Appoint a New Electoral Council
– Appoint an Independent Electoral Commission
– Implement and enforce the recommendations of the Evaluation Commission
-Taking into account the recent G8 ´s proposal

DO YOU HAVE A POLITICAL PARTY OF YOUR CHOICE AND WHY?

My party of course is the one I favor. This is the “Platform for Freedom of Associations of Mases and Social Integration” (Palmis). It contains my vision of socio-economic progress for all those who do not have access to privileges which normally secures a good future to its citizens. I trust the will of the middle-class citizens, struggling to emerge from difficult living conditions. To the most disadvantaged masses, however, I shall givie priority. I want to provide a frame of reference for them. Haití should aim at endorsing its own expenses and pay its debts and maintain throuhg other mesures, the course towards a better future for the population . I will stand at the center making good of capital and respecting investors with control as to harvest benefits to make good social progress. The other parties, I regret to say suffer from certain deficit . This is what led me to create my own political organization. I regret that the country is never the focus. That individual and petty interests dominate the sector. There is also a lack of convictions of certain moral principles. Finally lack of promotion to ensure the emergence of new leaders capable of renewing the political function.

WHAT WILL THERE HAPPEN IN HAITI?

Let’s see what happens there in the first place! Here I will repeat after John F. Kennedy who says something like “Those who impede the peaceful revolution inevitably create the most violent revolution.”

Actually a president ( the actual haitian president) not only he does whatever he has in his own mind far from raison but also his supporters a militia group is making treats against protesters of the street shouting fraud: this is no doubt abuse of power.

Further, “Violence in Haiti is the last resort, an expression of frustration but violence resolves nothing, quite the contrary,¡.” This, I read on twitter. For me: : “In Haití, it is a matter of “conquête” of peace in all its aspects and in all sectors”.

Now we must find peace, this is an immense effort which feeds on a particular vision entailing moving past and beyond the prescribed coded and unqualified decisions of the international institutions; Haiti should not to depend on their money.

In summary elections will be held in peace providing the different players come together only with the common good as an objective. I hope that this is done in the shortest possible time. Everyone want to move on. Nothing can stop us once this step is implemented. Specifically, it is a short-term administrative system to deal with honest elections.

Simultaneously, not only the crisis calls for a of a general agreement between party leaders but also key figures of the country from financial, economic sectors, also religious, and cultural activities.

One thing is certain: nothing is more valuable to the haitian citizen than his right to vote, obtained as a result of a fierce fight against dictatorship in 1987. Massive vote will take place. 

acento.com.do

mercredi 27 janvier 2016

H.E. Ronald Michael SanderAmbassador, Permanent Representative of Antigua and Barbuda to the OAS, and Chairman of The Permanent Council of the OA




H.E. Ronald Michael Sanders
Ambassador, Permanent Representative of Antigua and Barbuda to the OAS, and Chairman of The Permanent Council of the OAS

Washington, D.C.

Excellency,

I have the honor to write to you to request convening an extraordinary session of the Permanent Council to present an updated “Status Report of the OAS Electoral Observation Mission to Haiti” no later than Wednesday, January 27. This request is made in accordance with Article 24, paragraph 3 of the Inter-American Democratic Charter, which states, “Electoral Observation missions shall present a report on their activities in a timely manner to the Permanent Council through the General Secretariat.” In addition, I would like to inform you your Excellency that in direct conversations I recently maintained with Haiti’s President Michel Martelly, he expressed the urgent need for the extraordinary session to take place under the terms established in Article 17 of the aforementioned document.

As your Excellency is aware, the OAS has had an Electoral Observation Mission (EOM) deployed in Haiti since August 2015, when it observed the first round of the legislative elections which tool place on August 9. Subsequently, on October 25, 2015 three sets of elections occurred: the first round of the presidential, the run-off for most of the legislative elections and the first round for municipal/local offices. The OAS/EOM duly observed these elections and, as with the elections of August 9, issued a preliminary statement on the process and conclusion of these elections.

The credibility of both the processes and the electoral authority were questioned. Low levels of electoral participation, mounting levels of tension, polarization and violence, an excessive delay in announcing official results and pervasive presence of party representatives in voting stations, are some of the elements that eroded candidates and voters’ credibility in the process. Regarding the electoral authority’s credibility, the successive resignation of some of its members played an important part in undermining CEP’s role as an impartial and technical body with the capacity to conduct and oversee the electoral processes taking place in the country.

Ahead of the original date of the presidential and legislative runoffs (December 27) and in the midst of street protests and allegations of fraud, President Michel Martelly ordered the creation of an Electoral Evaluation Commission to analyze the country's electoral process and issue recommendations to ensure transparency and help restore the electoral process’ credibility. The plural commission consisted of five individuals plus an observer named by the Executive. In the few days it was granted to complete the mission entrusted to it, the Electoral Evaluation Commission concluded that the electoral process had to be improved and suggested a series of immediate measures to be taken for the continuity of the electoral processes underway in the country. The Provisional Electoral Council implemented some of these recommendations but others were ignored.

The run-offs of the presidential elections and for the remainder of legislative elective posts planned for December 27, 2015 were postponed to January 24, 2016. However, on January 22, 2016, Haiti’s Provisional Electoral Council (CEP) decided to suspend the presidential run-off scheduled for January 24 "in the face of a deteriorating security environment and threats to the electoral process.” This means your Excellency that current Haitian President Michel Martelly will not be able to conduct a constitutional transfer of power as scheduled for February 7, 2016. Lack of a new date for elections to be held, absence of credible conditions for those elections to take place, increasing levels of tension, street mobilizations and violence, successive resignations of CEP members and lack of agreement on a transition government pose a serious impact on the continuity of Haiti’s democratic order.

Unfortunately, this situation is not the exception in Haiti’s recent political history. This battered country has experienced electoral crises too often. Legitimate transfers of power as a result of electoral processes have been constantly under risk given the irregularities and dubious conditions under which these take place. Not only is the continuity of the democratic order put into question but citizen’s trust in democratic institutions, politicians and democracy itself are also hard-hit.

Despite the critical situation Haiti is facing, it is absolutely necessary we contribute to mold a democratic solution out of this conundrum. In that regard, a representative and plural transition government with a pre-established exit date should be constituted. The legitimacy and sustainability of this transition government will be guaranteed with the participation and commitment of all major political and social stakeholders. One of the immediate purposes of this transition government is to restore political and social stability to the country and to build minimum trust between political actors. From this standpoint, the transition government will then need to work on improving conditions to restore the electoral process and authority’s credibility.

Confronted with these electoral and political developments in the country, the OAS’ General Secretariat and its Electoral Observation Mission have adopted a neutral, professional and impartial position. I am pleased and extremely proud to have received international and domestic acknowledgements for the high-quality, professional and technical work we have carried out in Haiti. We will continue in this path promoting the adoption of new technical conditions geared towards improving electoral participation and the vote count. It is of utmost importance we collaborate with our local partners to shield and strengthen the electoral process in a three-pronged approach: institutional engineering, legal framework and technical measures. Our engagement with Haiti and its people will continue to be guided by a collaborative and constructive spirit, a commitment to safeguarding their political rights and the ultimate purpose of contributing to strengthening that country’s electoral democracy as the only legitimate.

LOUIS ALMAGRO 
DOMINICAN REPUBLIC  

LE DOSSIER CRIMINEL D’OLIVIER MARTELLY AVANCE

             Deux auditions en une semaine
Olivier Martelly

Depuis qu’il a été ordonné d’entrer à Miami par les autorités fiscales américaines (Internal Revenue Service), voilà déjà plus de trois semaines, le fils aîné du couple présidentiel haïtien a dû se présenter au tribunal à deux occasions. De l’avis de plusieurs observateurs, son jugement ne devrait plus tarder. Reste à savoir si son cas est lié à celui de ses parents, donc s’il faut attendre que ces derniers soient en mesure de subir leur jugement sans aucune considération d’ordre diplomatique où serait entrée en jeu la question d’immunité présidentielle dont jouit présentement Michel Martelly; et par voie de conséquence, la première dame d’Haïti.

En tout état de cause, Olivier Martelly était au tribunal, mardi dernier, dans le cadre des accusations portées contre lui, c’est-à-dire pour trafic de drogue, blanchiment d’argent et corruption. On apprend qu’il devait retourner au tribunal fédéral lundi 25 janvier.

Depuis les deux premières audiences qui ont été tenues, il semble que le juge en charge du dossier ait décidé de bâillonner le personnel qui ne serait plus en mesure de donner des informations sur le cas. Car les sources, qui avaient l’habitude d’indiquer à quel point on en est avec l’affaire, sont, désormais, très avares de paroles.

Toutefois, on a pu apprendre que depuis la mise en état d’arrestation initiale du jeune Olivier, les autorités bancaires fédérales auraient découvert d’autres comptes en banque de l’intéressé où auraient été déposés des millions dont l’existence n’était pas connue des autorités. Des observateurs ont indiqué que le ou les propriétaires de ces comptes ont attiré l’attention des responsables bancaires fédéraux chargés du trafic d’argent, sur des mouvements récents de capitaux dont les propriétaires auraient été identifiés.

En tout cas, des agents fédéraux restés en Haïti pour surveiller les activités bancaires menées directement par Michel Martelly, ou par d’autres en son nom, ont laissé croire que Sweet Mickey possède encore plus d’argent qu’on n’avait cru. Puisqu’il n’avait jamais révélé les montants exacts qu’il a en banque. Et de surcroît, les responsables des banques où ses comptes sont en résidence (en Haïti) n’ont jamais cessé de donner le change aux enquêteurs.

Tout cela vient du fait que le président haïtien dissimule son argent en investissant gros dans l’immobilier. Par exemple, on savait qu’il avait construit sa villa sur la côte des Arcadins pour la bagatelle d’USD 7millions. Des sources bancaires fédérales ont fait savoir que le coût de cette construction serait plus proche d’USD 9 millions.

Lors d’une interview à Radio Métropole, la semaine dernière, M. Martelly a déclaré avoir obtenu un prêt de la Unimak en vue de financer la construction de cette luxueuse maison. Mais des enquêteurs fédéraux ont indiqué que Martelly avait plutôt plus de USD 20 millions à cette banque. Autant dire, l‘argent utilisé pour financer cette maison lui appartenait.

Les agents fédéraux ont découvert également que des dizaines de millions additionnels ont été investis dans l’achat et la construction d’autres maisons. Selon ces mêmes sources, Martelly a construit une maison pour sa fille, une autre pour son benjamin; une autre encore pour sa plus jeune fille. En sus d’autres maisons et immeubles qu’il a construits en association avec des membres variés de la famille présidentielle; ou encore avec des proches collaborateurs. Puisque, de l’avis des enquêteurs, nombre de maisons appartenant à Michel Martelly ont été achetées sous des prête-noms.

Par ailleurs, les agents fédéraux, qui suivent les activités financières et économiques du président Martelly, ont dit avoir repéré des transactions portant sur l’achat de maisons dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Sweet Mickey utilise ce procédé pour dissimuler son argent, qu’il place de moins en moins dans des banques, car craignant d’être identifié par les agents placés en Haïti.

Haïti Observateur 

mardi 26 janvier 2016

La famille présidentielle de mèche?


La famille présidentielle 

«Qui ne dit mot consent», affirme le vieil adage. Depuis le coup de filet de la police qui a permis de démanteler un réseau de kidnappeurs, le journal Haïti Observateur ne cesse de faire état de proches du pouvoir qui seraient liés aux activités d’enlèvement. Les déclarations de Clifford Brandt, qui a vendu la mèche, ont éclaboussé la réputation des dirigeants. Qui plus est, le fils du président Martelly serait le no 6 du réseau, après Clifford Brandt et son beau-frère, le no 2, et la première dame ainsi que son fils auraient bénéficié des largesses de l’homme d’affaires pour le financement de leurs projets respectifs. Aucune réaction du gouvernement n’a démenti ces informations ou ces accusations.

Il est avéré que l’industrie du kidnapping en Haïti est très florissante, si bien que certaines gens de la bourgeoisie s’y adonnent.

Il n’est un secret pour personne que le kidnapping a fait beaucoup de mal au pays, aux familles de toutes les couches sociales, à la diaspora haïtienne, aux investisseurs, à la jeunesse haïtienne, aux universitaires et aux professionnels qui ont dû laisser le pays pour aller vivre au Canada, en France et aux États-Unis, aux rudes travailleurs qui se sont endettés pour payer leurs ravisseurs, etc. Pour toutes ces raisons, il est du devoir moral du premier mandataire de la nation d’intervenir pour apporter un démenti formel aux allégations mensongères – si c’est le cas – susceptibles de lui causer un préjudice moral. Évidemment, l’enquête suit son cours. Cependant, pour calmer les esprits et particulièrement ceux des victimes des kidnappeurs, une adresse à la nation s’avère nécessaire afin de dissiper les doutes que ces révélations pourraient entraîner.

Rulx Valmé, Montréal

Journal Métro de Montréal du 15/11/2012 page 27

Le tigre est mort !


Jean-Claude Duvalier, ancien président à vie d'Haïti

Par Rulx Valmé

Jean-Claude Duvalier est mort ce 4 octobre 2014, laissant derrière lui une kyrielle d’actes impunis perpétrés sous son régime par sa fameuse force de répression politique, Les Volontaires de la sécurité nationale (VSN), plus connus sous le sobriquet de Tontons Macoutes.

De 1957 à 1986, la dynastie des Duvalier a régné en maître et seigneur, tuant, massacrant, torturant des innocents, des familles, des prisonniers politiques, bâillonnant la presse, pillant les deniers publics, pour ne citer que ces méfaits.

L’émigration des cadres intellectuels a eu lieu sous Papa Doc dans les années 1960. C’est sous le règne du fils du tigre que les boat people ont commencé, dans les années 1980, époque où beaucoup de gens intrépides fuyaient Haïti pour aller vivre en Floride. Ces derniers préféraient être dévorés par les requins plutôt que de rester dans le pays.

Il ne faut pas oublier l’exode rural, au cours duquel de nombreux paysans ont abandonné leurs terres pour aller vivre dans la capitale. Le pays qui était surnommé La Perle des Antilles dans les années 1940 et 1950 est devenu la risée de toute la région caraïbe. En fait, un tigre ne saurait donner naissance à un mouton.

Bébé Doc l’avait déclaré lui-même lors de son accession au pouvoir : «Le fils du tigre est aussi un tigre», «Tel père, tel fils.» Il voulait envoyer un message clair à ses adversaires politiques : son règne n’allait être que le prolongement de celui de son père.

De retour au pays en janvier 2011, l’ancien président à vie d’Haïti n’a pu être jugé en dépit des plaintes déposées par les familles des victimes. Si la justice haïtienne a été incapable de le juger, la justice divine se chargera de lui.

Rulx Valmé, Montréal

Première publication Journal Métro ©

Élections en Haïti : Des candidats sans péché


Par Rulx Valmé
Mondialisation.ca, 02 juillet 2015
Url de l'article:
http://www.mondialisation.ca/elections-en-haiti-des-candidats-sans-peche/5458862

«Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre!» disait Jésus. D’aucuns se demandent qui parmi cette longue liste de candidats au scrutin électoral de 2015 en Haïti serait fiable, voire sans faute, car nombreux sont ceux qui ont été rejetés pour absence de certificats de décharge à titre de comptables ou ordonnateurs de deniers publics, d’autres pour la double nationalité ou des activités criminelles.

En effet, sur 70 candidats à la présidence, seulement 58 sont agréés par le Conseil électoral provisoire (CEP), organisme chargé d’organiser les élections à tous les niveaux en Haïti : présidentielle, législatives, municipales, et territoriales. Jour après jour, ce nombre ne fait que diminuer.

Le fait que l’organisme passe au peigne fin certains candidats aux différents postes électifs n’est pas mauvais en soi. Néanmoins, cela devrait s’appliquer pour tous les candidats sans exception. En agissant comme ils le font en ce moment, les conseillers électoraux font preuve de favoritisme. Certains des candidats retenus n’ont même pas de certificats de décharge, tandis que d’autres sont exclus de la course électorale pour le même motif. En clair, les conseillers électoraux voient la paille qui est dans les yeux de certains candidats et n’aperçoivent pas la poutre dans les leurs.
Dans ce contexte électoral, plus d’un se demande si on devrait s’attendre à des élections libres, honnêtes, démocratiques et inclusives dans le pays, quand on sait que non seulement ces élections, qui coûteraient entre 50 et 60 millions de dollars, seront financées en grande partie par la communauté internationale, mais aussi quand on constate le problème d’indépendance des conseillers électoraux.

De plus en plus, on assiste à une diminution de l’exercice du droit de vote par la majorité des citoyens haïtiens en âge de voter. Ceux qui vont voter ne le font pas en fonction d’un programme politique, mais bien selon leurs accointances politiques afin de tirer leur épingle du jeu. En fait, c’est le sauve-qui-peut qui prévaut au détriment de l’intérêt national. Le pays est considéré comme une vache à lait où chaque président devient multimillionnaire. D’où le mal du pays et l’affluence record de tous ces candidats à la présidence.

Le peuple haïtien est convoqué dans ses comices afin d’élire au suffrage universel, pour une nouvelle fois, son président et ses représentants aux deux chambres le 9 août prochain, pour le premier tour des législatives, et le 25 octobre pour le deuxième tour, ainsi que le premier tour de la présidentielle et des collectivités territoriales. Le second tour de l’élection présidentielle se tiendra le 27 décembre 2015. Entre-temps, la diaspora haïtienne qui contribue financièrement à l’économie du pays n’est pas en mesure de voter.


Rulx Valmé

« Haïti est le seul pays au monde où un dealer de drogue de la trempe de Guy Philippe peut parler si fort », selon Samuel Madistin

Me Samuel Madistin

Le porte-parole du G-8, Samuel Madistin, a réagi aux propos du candidat au Sénat Guy Philippe qui a lancé un appel à la rébellion à un éventuel gouvernement de transition. Les deux hommes ont livré un clash sans merci lors de leur passage à l’émission Panel Magik.

Le porte-parole du G-8, Samuel Madistin, a réagi aux propos du candidat au Sénat Guy Philippe qui a lancé un appel à la rébellion contre un éventuel gouvernement de transition. Les deux hommes se sont livré à  un clash sans merci lors de leur passage à l’émission Panel Magik, lundi matin.

La bande sonore est devenue virale sur les réseaux sociaux, le week-end écoulé. Guy Philippe, ancien chef de file des paramilitaires qui s'étaient rebellés contre l’administration du président Jean Bertrand Aristide, appelle le Sud et la Grand'Anse à se révolter contre les « anarchistes de la République de Port-au-Prince » qui veulent obtenir le pouvoir par un gouvernement de transition. Le candidat admis au second tour des sénatoriales pour la Grand'Anse admet que les élections du 9 août et du 25 octobre sont entachées de « quelques irrégularités ». Cependant, fait-il remarquer, dans un Etat de droit il faut que la loi règne.

« Selon la loi, on doit remplacer un président si et seulement si il a démissionné ou s'il est dans l’incapacité physique ou mentale d'exercer ses fonctions. Et nous ne sommes pas devant de tels cas de figure », souligne-t-il. Plus loin, l’ancien rebelle voit dans cet éventuel gouvernement de transition un moyen pour les « racketteurs » de Port-au-Prince de trafiquer des postes.

Invité à réagir sur les propos de l’enfant terrible de Pestel, Me Samuel Madistin a tout balayé d’un revers de main. « J’ai écouté les déclarations de Guy Philippe. Je pense qu’Haïti est le seul pays au monde où un dealer de drogue peut parler si fort », assène-t-il, soulignant qu’il est nécessaire de contribuer de manière à construire un Etat plus « moral ». Samuel Madistin ne digère pas l’idée qu’un trafiquant de drogue se porte candidat au Sénat de la République.

« C’est écœurant qu’un vendeur de drogue puisse se porter candidat à la députation ou au Sénat. Ou encore qu’il soit président de l’Assemblée nationale et traqué par la DEA, comme ce fut le cas dans le temps. A chaque fois que cela arrive, c’est la réputation du pays qui est atteinte », tempête Me Madistin.

Plus loin, le candidat à la présidence du MOPOD indique que les déclarations de Guy Philippe ne sauraient empêcher les masses populaires de poursuivre leur lutte. « La classe moyenne combat contre l’oligarchie économique et les forces traditionnelles de l’international qui se mettent ensemble pour les exclures des prises de décisions politiques. Si quelqu’un s’associe à l’oligarchie et à la mafia internationale pour remplacer le vote populaire par les directives anti-démocratiques, il va échouer », prévient-il, ajoutant qu’il n’est pas surpris des déclarations de Guy Philippe.

En réaction aux propos de Me Samuel Madistin, Guy Philipe a rejeté les accusations de l’homme de loi et contesté ses qualités d’avocat. « Comment un avocat peut-il faire une telle affirmation sans jugement? », se demande-t-il. Regimbeur comme lui seul, Guy Philipe dit maintenir ses déclarations. « Pour obtenir le pouvoir il faut passer par les élections. Il n’y a que le peuple qui donne le pouvoir. Le Sud et la Grand'Anse ne reconnaitront aucun gouvernement illégitime », prévient Guy Philippe.
Jean Daniel Sénat

Source Le nouvelliste

Ne confonder pas Rulx Valmé avec le major Marc Valmé


J’informe le public que je ne suis pas le major Marc Valmé qui était dans le coup d’État militaire en 1991 contre le président Aristide et qu’il n’y a aucun lien de famille entre nous.

En effet, depuis un certain temps des individus me font passer pour le major Valmé à Montréal et font circuler de fausses informations sur moi. Le pire c’est que ces lâches le font dans d’autres communautés qui n’ont absolument aucune idée de la réalité haïtienne.

Je rappelle que lors du coup d’État en 1991 j’étais encore à l’école. J’ai terminé mes études classiques en juillet 1992. Je n’ai jamais aimé le métier des armes. L’armée est dissoute en 1994. Par conséquent, je ne peux pas être le major Valmé.

Je profite pour vous dire que je n’ai aucun lien de famille avec le colonel Jean Valmé, ancien chef de la police de Port-au-Prince sous le gouvernement de Jean Claude Duvalier.

Rulx Valmé

lundi 25 janvier 2016

Les prophéties confiées à Jean Claude Duvalier avant son départ en 1986






Les prophéties confiées à Duvalier le 16 Janvier 1986 au Palais National n’ont jamais été divulguées.

Aujourd’hui il importe de les connaitre. Le 16 Janvier 1986, le Président “à vie ”Jean Claude Duvalier rentre d’un voyage de Jérémie et est passé devant la statue de Ti Amélie (réputée pour son “pouvoir” de jeter les chefs d’état).

Duvalier apprend que lui aussi il va perdre le pouvoir. Il veut comprendre cette histoire et surtout savoir s’il pourra passer l’épreuve et rester au pouvoir.

A midi, heure précise il convoque les 7 hougans réputés parmi les plus visionnaires du pays. Les 7 prophètes sont reçus avec effusion par le couple présidentiel aux cotés de Théophile Duval, Ambassadeur d’Haïti en Hollande, qui a été rappelé pour cette mission.

Théo Duval, un mulâtre d’une grande finesse et spécialiste du Tourisme, affirme avoir accompagné des blancs de toutes les nationalités dans cette forme de tourisme religieux en Haïti pour “régler leurs affaires. Il a suggéré au Président de ne pas sous-estimer une telle richesse.

Il estime avoir choisi les meilleurs voyants du pays. « nèg ki vreman konn wè yo !» dit-il. Ses invités sont les suivants, de véritables demi-dieux pour l’instant aux yeux du Président :

1- Axe Beauvoir
2- Bonheur Calixte
3-Hermann Petit Homme
4- André Thelemaque
5-Nathan Pierre
6-Frazyl Jeanty
7- Pierre Ada

Les 7 sont guidés par Cleophat Pierre le doyen des houngans de Léogane. Au total ils sont 8.

Le Président (36 ans) aide le plus vieil homme (Cleophat Pierre (87 ans), qui ne tient pas sur ses jambes, à s’asseoir. Duvalier commence la conversation sur un ton cordial., en nazillant: “kijan nou ye zanmim yo?” (Comment allez vous mes chers amis).

PREMIERES CONFIDENCES

Michelle Bennett, la Première Dame confie que Jean Claude Duvalier n’a jamais pratiqué le vodou : « Son père, affirme-telle, lui disait qu’il était trop jeune pour s’occuper de ces affaires- là».

Bonheur Calixte réplique : « tous les haïtiens, Madame, pratiquants ou non sont vodouisants, ayant le vodou dans le sang ! ». Hermann Petit Homme se lance de son côté dans des digressions historiques expliquant qu’Haïti possède la plus grande force du vodou mondial, ayant lié la magie africaine à la magie des indiens Tainos.

Michelle Bennett sourit ; elle se souvient tout à coup que des amis l’attendent à son bureau, elle se retire tout en promettant de revenir.

Au départ de la Première Dame les hougans de ce jour se rappellent que leur collègue Marcel Etienne en 1980 avait prédit dans un houmfort du Cap Haïtien , une situation compliquée pour le Président Jean Claude Duvalier au cas où il se marierait :

« S’il offre une Première Dame à la Nation, autre que sa mère, la Gardienne secrète de la Révolution, il sera vaincu par cette épouse, il quittera le pouvoir et cette femme perdra toutes ses dents avant de finir dans un asile d’aliénés ».

Au Cap, le ganga racontait à tous qu’à l’ancienne Cathédrale de Port-au-Prince, un groupe de prêtres duvaliéristes à la mort de Papa Doc aurait passé la bague de mariage de celui-ci au doigt de Baby Doc lui interdisant d’épouser qui que ce soit jusqu’à la mort de sa mère. Ceci pour prolonger la présence de l’esprit paternel sur le trône, comme aux temps des pharaons d’Egypte. Il peut s’entourer d’un harem s’il le veut et multiplier les enfants mais se marier, pas encore.

A 29 ans Baby Doc en 1980 aurait décidé de se débarrasser de cette bague, et aurait pris la décision d’épouser son premier amour, celle qu’il rencontra sur les bancs de l’école secondaire au Collège Bird, la jolie Michèle.

Elle était la fille du journaliste mulâtre Ernest Bennett, le propriétaire d’un Auto parts un homme du Nord. La mère de Michèle venue de Port-Salut est la sœur de l’Archevêque de Port-Au-Prince, en personne, Mgr. Wolf Ligondé!

La femme que Baby Doc adore, avait pourtant déjà épousé un opposant farouche au régime des Duvalier et produit pour lui deux enfants portant ce nom (Pasquet) mais le Président veut à tout prix réaliser son rêve de Roméo-Juliette, un rêve d’adolescent, quitte à imposer son vœu au Diable et au Bon Dieu si possible.

Le Chef de l’Etat a un support de taille à ses côtés : Aurore Ligondé. La future belle-mère aurait juré que ce mariage se ferait envers et contre tous :«Wè pa wè, mariaj la ap fèt! Plim pap soti sou do maklouklou ! » (Per fas et nefas, le mariage aura lieu ! pas un poil ne sera enlevé du dos de l’hydrocèle) aurait elle lâché.

HAITI : EPOUSAILLES ET FUNERAILLES

Or dans les plus beaux rêves en Haïti épousailles riment avec funérailles. Dodo Nassa, un autre voyant aurait alerté la mère de Baby Doc et tenté en vain d’empêcher le mariage. Malgré tout, le mariage eut lieu le 27 Mai 1980. Ce jour là, au Cap, le vieux Marcel Etienne osa faire une prophétie sur les futures funérailles de Jean Claude Duvalier :

« A cause de son entêtement, le Président à vie mourra en Haïti 57 ans après 1957. Il sera poursuivi par le chiffre : 666. Son père fut enterré à 63 ans, lui aussi il mourra à 63 ans. (66 + 3+3). Son père a passé 14 ans au pouvoir, il passera lui aussi 14 ans au pouvoir. Les deux accumuleront 28 ans au Palais. Baby Doc mourra inexorablement 28 ans après sa propre chute et il sera réduit en cendres, enterré avec le drapeau de l’opposition: bleu et rouge! Il laissera sur terre trois enfants, deux garçons et une fille L’un des garçons sera d’un autre lit et ne s’appellera pas Duvalier. 20 ans après sa mort il est probable que l’un d’entre eux se porte candidat à la Présidence à son tour si rien n’est fait astralement pour bloquer ce destin! ».

La mère de Baby Doc tombe en syncope quand elle entend la prophétie. Elle les rapporte à son fils. Quelques temps après le mariage on prétend que la robe a disparu. Et pour avoir repris les “inepties” des sociétés secrètes, Simone , sa mère, est chassée un moment du pays par son fils aux côtés en plus de plusieurs hougans et de ses deux conseillères Clélie Ovide sa soeur (Mme Tassius Tassy) assistée de Yaya sa confidente (Mme Lamartinière Adé).

MIEUX COMPRENDRE L’AVENIR


Le 16 Janvier 1986, Baby Doc le Président veut mieux comprendre l’avenir, au moins savoir où se trouve ce vieux Marcel Etienne. Il apprend que Marcel est déjà mort. Mais il accorde maintenant une chance aux diseurs de bonnes aventures et leur promet de ne rien faire contre eux s’ils lui disent toute la vérité.

Le Président apparemment plus à l’aise, depuis la sortie de la Première Dame, ramène la conversation au sujet de préoccupation réelle en nasillant un peu plus fort : “Que voyez-vous pour moi ? Est-ce que je dois rester au pouvoir ou partir ? ».

Le vieil hougan secoue son açon, Les autres se mettent à chanter et soudain Cléophat Pierre tombe en transe. Sa voix n’est plus la même. Il prend les mains du chef de l’Etat, et on lui entend dire avec une voix d’outre-tombe : «Eyyy fout! Ti gason kambiz la fini ! » (Jeune homme la fête est finie !).

Et le loa continue dans un créole imagé qui se traduit ainsi :« Votre père a signé un contrat le 22 Septembre 1957 avec les 21 Esprits du Panthéon. Je suis arrivé ce jour-là sans me faire inviter. Le loa 22 présent c’était moi oui moi le grand Olicha ! Ton père réclamait le pouvoir pour 57 ans. Il voulait une dynastie. Il avait promis de ne pas verser du sang. Ton père en a en tellement versé après que la mer changea de couleur. Alors il mourut après 14 ans de pouvoir et son corps enterré au pays de son grand-père. Sa bague de mariage te fut confiée pour qu’aux cotés de ta mère tu diriges ce pays pendant 36 ans. Maintenant tu as 36 ans, tu as renié le pacte en rejetant ta propre mère et tu limitas ton pouvoir à celui de ton père, 14 ans ! Tu n’as pas eu 36 ans au pouvoir mais à l’âge de 36 ans tu dois démissionner pa gen manti lan sa !” ( la pure vérité !).

Le Président, l’air étonné, demande : « Gran moun, Saw vle di la-a ? (Que veux-tu dire par là , vieux ?)» Cléophat Pierre, toujours possédé, le visage transformé, racle quelques mots les yeux fermés :

«Vous n’avez pas gardé l’alliance avec la Gardienne de la Révolution, vous l’avez brisé par une multitude d’autres actions par exemple… vous avez enlevé la paix aux fondateurs de l’Indépendance en ordonnant de les déterrer de leurs lieux de repos pour les placer dans ton Musée du Panthéon National sans faire ce qu’il fallait avant, une cérémonie de pardon et de réconciliation. Ils sont tous furieux contre vous et sont en guerre se sentant enchainés ils veulent te punir ainsi que le colonel Avril le Directeur du Panthéon. Vous avez abandonné les bornes et les services de la Guinée, vous avez renoncé aux droits concordataires accordant au Pape le pouvoir de décision sur Haïti. Doudou (Duvalier) tu nous as trahi ! » . Baby Doc subitement se met à tousser. Il veut en savoir plus.

DES PROPHETIES POUR CINQUANTE ANS

Au lieu de continuer à entendre la liste des reproches, Duvalier veut plutôt savoir ce qui va se passer dans l’immédiat. Cléophat Pierre verse de l’huile dans une assiette blanche qu’il se met tourner sur ses jambes :

«Le 7 Février 1986 ce sera le mois du vent, le mois des malheurs. C’est un mauvais mois pour la politique en Haïti. Les VSN qui ont massacré les cochons créoles seront massacrés comme des cochons. Le pouvoir terrestre Ti Garçon, doit partir. Vous allez quitter le Palais mais pendant deux ans jusqu’à 1988 il y aura des morts partout tous les jours et les premières élections présidentielles pour vous remplacer se termineront dans le sang. 22 ans après un terrible tremblement de terre tuera près de 300,000 personnes. L’armée va disparaitre. Je vois aussi des militaires blancs qui viendront de partout pour nous occuper ! ».

Duvalier interrompt encore une fois le voyant : « Que puis-je faire pour rester au pouvoir et surtout empêcher tout cela? ». Le houngan secoue la tête et se lamente « Vous devez partir ! Si vous ne partez pas vous allez mourir dans 21 jours. Pour éviter de partir vous auriez dû nommer votre Premier Ministre le 22 septembre 1985 renoncer à la Présidence à vie et rester uniquement pour réparer vos erreurs avec les Esprits. Les Maitres invisibles du pays ont donné leur accord pour que vous soyez remplacés physiquement pendant les années qui viennent par des morts!”

DES MORTS A N’EN PLUS FINIR

Quoi des morts ? , Qu’est-ce que ça veut dire ? lâche le Président. Cléophat Pierre continue : “ Oui! parce que vous avez bouleversé les tombes des fondateurs de l’indépendance, les portes du monde invisible sont ouvertes maintenant et les morts vont diriger ce pays désormais! ».

Cléophat Pierre sans faire de pause continue d’une seule traite à travers la voix du loa qui le chevauche:

-» Je te rappelle que je m’appelle Olicha, je travaille sur le temps et sur la durée des mandats présidentiels, je suis l’Inspecteur Général dans le monde des esprits, je dresse des rapports sur les bilans et évalue les performances. J’ai été l’instigateur du pouvoir accordé à Toussaint Louverture. Je me suis détourné de Toussaint quand celui-ci, ordonna de détruire le temple qui lui était consacré par sa femme Suzanne, dans la région d’Ennery. Ma plus grande déception c’est toi « Doudou », tu nous as tous ignoré, des morts avancent pour te remplacer ! Je ne peux plus rien faire. C’est décidé ! ».

Théo Duval veut comprendre :« Tu parles de morts ? De quoi veux-tu parler Grand Maitre Olicha ?

Le vieux Cléophat répond à travers la voix de l’ange noir: «Plusieurs anciens présidents d’Haïti morts depuis longtemps, vont revenir au pouvoir en Haïti. Après ton départ, je vois le roi Henry Christophe revenir du Nord, il dirigera pendant deux ans encore, ton successeur portera son nom et sa couronne ! Il s’appellera Henry Christophe !».

Duvalier reste étonné. Il ne connaît pas d’Henry Christophe dans son entourage. Seule sa femme prétend descendre du roi Christophe. Il oublie soudainement que le Commandant en chef des Forces Armées s’appelle Henry Christophe (Namphy).

Le houngan ne se laisse plus interrompre et poursuit de sa voix gutturale avec d’incroyables prophéties :

«Je vois deux autres Francois, se succéder apres Henry Christophe : François St Surin Manigat d’abord pour trois mois et ensuite François Denis Légitime qui en Avril 1889 annonça la dissolution d’une partie de l’armée d’ou son nom du “général d’Avril 1889”. Le nouveau général prendra le pouvoir en 1988 mais s’en ira pareillement après un éclatement de l’armée, il connaitra ensuite l’exil puis un jour la prison en Haïti, puni par les esprits des fondateurs de l’indépendance qu’il a fait déterrer pour rien…. Il sera remplacé par un autre mort, Boisrond Canal qui sortira des trous (trou yo) et prendra cette fois les traits d’une femme. Elle ira en prison après avoir organisé des élections présidentielles qui porteront au pouvoir un prêtre , le général Jean Baptiste Yayou.

Yayou fut brûlé vif sous le gouvernement de Pétion qui l’accusa de vouloir faire envahir Haïti par des troupes étrangères. Il aura la présidence cette fois, il reviendra avec la même popularité auprès des masses congos et appellera des troupes étrangères sur le territoire haïtien. Certains de ses opposants seront brulés vifs , il connaitra aussi l’exil mais finira par épouser une fille de Dessalines , le même nom que la présidente qu’il enverra en prison et qui sortira des trous (trou yo) de Boisrond Canal! ».

Le Président Duvalier ne comprend plus rien. Il commence par se montrer impatient. Cléophat Pierre comme une locomotive refuse de s’arrêter :

« Ne vous inquiétez pas, pendant cette longue période , ce pays deviendra instable et difficile à gérer. Même Toussaint Louverture essayera d’imposer ses neveux au pouvoir, d’abord une tortue qui remplacera Yayou son ennemi et qui passera le pouvoir à un autre neveu de Toussaint venu de Marmelade qui aura deux mandats présidentiels et qui dirigera le pays dans la catastrophe, des inondations et un tremblement de terre horrible.

Ensuite on aura un Président qui sera un danseur de carnaval. Ce sera bien Symphord de Pradines, le chef de Cabinet d’Alexandre Pétion. Son assistant a été Laurent Michel Vieux qui deviendra cette fois le Premier Ministre de Des Pradines. Le jour de la mort de Dessalines ils organisèrent une grande fête et ils le referont encore un autre 17 Octobre dans la zone même de l’assassinat au Pont Rouge.

Ce qui fera renverser le gouvernement de l’arrière petit fils de Laurent Michel Vieux. Il y aura ensuite un jour dans ce pays un évènement majeur de 3 jours et de 3 nuits et pendant 8 mois les gens vont mourir à la chaine comme lors d’une épidémie il y aura 865,000 morts . les chiens mangeront des cadavres dans les rues. La vie changera à l’arrivée de Lysius Salomon jeune qui reviendra fortifier la Nation, faire du nom d’Haïti une fierté internationale, les richesses du pays emonteront soudainement à la surface . Il apportera la paix et une grande prospérité qui ne s’altèrera plus jamais. »

L’EFFONDREMENT DE L’EMPIRE

Le Président Duvalier est défait. Cleophat Pierre semble délirer quand il annonce enfin le renversement total des choses :

« Tout ce qu’il m’est permis de révéler maintenant pour toi Doudou, c’est qu’ à coup sur, dans 21 jours, à partir de ce jour tu quitteras le pouvoir. Si tu persistes à vouloir rester vous mourrez dans 21 jours, le 7 Février prochain dans un vrai bain de sang. Si vous organisez aussi les élections que vous auriez du faire il y a un an, vous perdrez maintenant et vous mourrez immédiatement après, d’un arrêt du cœur ! De toute façon tu mourras un jour d’un arrêt du coeur ! La cambise est finie…! ».

Duvalier reste bouche bée sans sourire. Il tousse encore. Il essaie apparemment de garder son calme. Le vieux se met à chanter un air vodou :

« Kafou O, ou pa vini we mwen Sa map ba yo Adyé Ou pa we’m angaje Kafou o se neg ki danjire ! Mouche Kafou m’konnen ou solid O, Kafou vini wè mwen Gen maladi lankay la! » (dieu des carrefours viens me voir Que puis-je leur donner ?

Ne vois tu pas que je suis encerclé, dieu des carrefours je sais que tu es dangereux Monsieur carrefour vient me voir, la maladie a envahi la maison !) Toujours, tout en faisant semblant de rester calme, Duvalier veut savoir quoi faire avant son départ si vraiment il n’a plus le choix.

LES URGENTES PROPOSITIONS


Nathan Pierre et André Thélémaque suggèrent la formation d’un Conseil National de Gouvernement de 7 membres: “Ce CNG devrait avoir en son sein le Président de la Chambre des députés, Jaures Levesque, le Commandant en chef des forces armées, Henry Christophe Namphy, le secretaire Général de l’Association des Journalistes Dumayric Charlier, un membre de la Cour de Cassation, un prêtre et une jeune mulâtresse de 19 ans pour représenter la jeunesse féminine au nom de la deesse Erzulie Freda“. Puis il ajoute : ‘Cette instance devrait être assistée d’un Conseil Consultatif de 21 membres, venus des différents départements géographiques pour représenter les 21 esprits du Panthéon”.

Frazyl Jeanty sort aussi de son mutisme pour d’autres propositions: « Excellence, si vous voulez ne pas être un proscrit détesté par votre propre peuple et enterré 57 ans après 1957, suite à un empoisonnement qui provoquera un arrêt du cœur, après tout ce que vous avez fait pour ce pays, vous devez avant 21 jours faire publier une loi reconnaissant le vodou comme religion officielle , annoncer la construction prochaine de 21 grands temples nationaux du vodou consacrés à chacun des membres du Panthéon à travers le pays, et faire retourner les restes des héros de l’Indépendance à leurs places originelles ! »

Axe Beauvoir, qui a gardé le silence depuis le début, sort tout à coup de sa poche, quelques feuilles de papier dactylographiées sur un ordinateur IBM. Il cite quelques actions qu’il souhaite également avant 21 jours :

«Monsieur le Président, avant votre départ faites un geste : les loas et maîtres du pays veulent une Université Scientifique du Vodou nous voulons l’officialisation des saints sacrements vodous par une loi reconnaissant publiquement les cérémonies de prise d’açon, de sacrement des hounsis, de baptêmes, communions et mariages avec la participation des autorités comme pour les fêtes de l’Eglise catholique”.

Le hougan Pierre Ada d’ajouter “nous voulons un jour férié consacré aux loas (fête des loas) comme en Afrique, nous voulons vous voir par décret interdire la stérilisation des femmes dans les programmes du Ministère de la Santé, une loi amendant les vieux chapitres du Code Penal qui condamne le vodou, enfin une loi prévoyant à l’extraordinaire dans le Budget National, une contribution pour les recherches médicales du vodou ! »

Bonheur Calixte suggère : « Et avant votre départ, Excellence, je vous conseille de faire des cérémonies en l’honneur des 21 Esprits du Panthéon. Si vous faites tout cela vous partirez sans crainte il n’y aura pas de bains de sang jusqu’à votre retour, il y aura alors un new deal. Sinon vous allez tomber dans une déchéance totale, vous allez marcher raide sans pouvoir regarder à droite ou à gauche raide comme une queue-macaque, vous serez sans argent et même vos funerailles nationales un jour seront interdites en Haïti ! »

LE CHEF DE L’ETAT À UN AUTRE RENDEZ-VOUS

Duvalier, fatigué apparemment d’entendre toutes ces inepties, se met debout, avec l’air d’un Chef d’Etat contrarié. Il prend le document des mains d’Axe Beauvoir, le plie en quatre, le glisse dans sa poche et promet de l’approfondir. Il fait signe aux hougans de se lever. Il se montre un peu pressé. Il affirme qu’il a un autre rendez-vous, avec un certain Neville Galimore, venu spécialement le voir de la Jamaïque, avec un message secret du Président Ronald Reagan des Etats Unis.. Il ne prend plus au sérieux ces plaisantins venus pour le faire marcher d’apres lui. Il se croit invincible.

Me Axe Beauvoir qui comprend vite le regard impatient du chef de l’Etat se met aussi debout et courageusement place rapidement un dernier mot :

« Monsieur le Président, il semble qu’il y ait eu un pacte similaire signé aux Philippines avec le Président Ferdinand Marcos en 1965 pour lui donner un pouvoir de 21 ans sur demande des 21 esprits maîtres des Philippines comme en Haïti. Le 7 février 1986 il atteindra ses 21 ans au pouvoir. Il a commis aussi de nombreuses fautes comme vous et il doit aussi s’en aller. S’il organise des élections pour se faire réélire il sera balayé. Erzulie Dantor va le remplacer au pouvoir le 7 février prochain. C’est fini ! Nous sommes venus vous dire la vérité, vous mentir aurait été un sacrilège ! A vous de choisir entre la vérité et le mensonge !»

Cléophat Pierre avec son «loa Olicha » à la tête est soutenu par Axe Beauvoir. Il fait un pas en avant cherchant la porte de sortie tout en marmonant quelques mots à la fin : « Doudou, si tu n’écoutes pas les loas, tu vas tout perdre en exil, ta femme Michèle t’abandonnera, comme la bague de ton père que tu as jetée à la poubelle, tu connaitras les pires épreuves, tu seras réduit à la mendicité.

Ta mère mourra très malade en exil tremblante comme une feuille du désert dans un vent glacial ! Ta grand’mère, la mère de ton père, Urétia Abraham, est morte folle, pour avoir incendié le péristyle de sa famille à Chantal dans le Sud ! Si tu ne crois pas dans tout ça, on ne peut te forcer à comprendre Président, c’est vraiment dommage ! »

Duvalier, l’air de plus en plus contrarié, secoue la tête et lève les yeux au ciel comme pour dire « Foutaises !». Il ne semble pas trop accorder crédit à tous ces racontars, il se sent simplement choqué. Il n’a jamais été un grand croyant ni un mystique. Il a toujours été juste un «chrétien» non pratiquant. Ce n’est pas le vodou qui va lui faire croire, à ce qu’il prend pour des salades.

S’il n’a plus rien à gagner pourquoi doit-il en peu de jours avant son départ, procéder à de telles réformes ? S’il est appelé à souffrir tout le monde doit souffrir. S’il est obligé de partir il ne veut que l’Armée pour le couvrir.

Papa Doc François Duvalier disait avoir fait un mariage avec l’Armée « le binôme Armée-Peuple » Baby Doc n’a plus confiance que dans cette épouse. Même la Milice n’est pas sa priorité. Encore moins le milicien-député Jaurès Levesque, le Président du Parlement, lui parait vraiment insignifiant.

Baby Doc reste toutefois courtois il salue la délégation et remercie, son ami Théo Duval qui semble être effrayé par toutes ces révélations ou ces maledictions.

Le Président tape sur l’épaule de Théo et lui demande de le rappeler. Quand les hougans quittent le palais, raccompagnés par un soldat de la garde présidentielle, le ciel se couvre de nuages.

Le Président fait entrer Neville Gallimore : le message de Reagan est le même : la famille présidentielle doit quitter le pouvoir. Dans deux semaines, le 31 Janvier 1986 Reagan compte envoyer un petit avion chercher le Président et sa femme pour les emmener en exil à la Jamaïque.

Duvalier commence vraiment par s’énerver et congédie Neville Gallimore. Il veut une semaine de reflexions. La première Dame, en rentrant dans ses appartements, ouvre la radio et reçoit aussi une mauvaise nouvelle :

AMH, l’Association Médicale Haïtienne, dirigée par le Dr Michel Lominy réclame la chute du gouvernement et le départ immédiat des Duvalier. La presse haïtienne se cantonne dans l’opposition radicale. Des dizaines de journalistes et correspondants de presse signalent que de violentes manifestations anti-duvaliéristes dans tous les départements exigent le départ des Duvalier. Bagay yo koumanse gate (les choses commencent par se gater). Rien n’est plus comme avant…

Source : Ady Jean Gardy : L’Effondrement des Duvalier.